vendredi 30 août 2013

Retrait des bandelettes...

Bon, je commençais à trouver qu’elles restaient collées pas mal longtemps les bandelettes de rapprochement. On m’avait parlé d’environ deux semaines et qu’elles décolleraient graduellement par elles-mêmes mais aujourd’hui, j’en étais au seizième jour et aucune apparence de vouloir se décoller. J’ai donc passé un coup de fil à l’infirmière du CSLC pour avoir son avis. Celle-ci m’a répondu que les bandelettes constituaient une sécurité supplémentaire pour environ une semaine après le retrait des agrafes et que je pouvais les retirer sans problème. Je les ai donc décollées une à une. La cicatrice n’est pas totalement fermée mais il semble que ce soit normal. Pas de chaleur, pas de rougeur ni d’écoulement.  La voila à l’air libre. Depuis, j’ai mal au coeur… 

jeudi 29 août 2013

Fin du Xarelto !

Aujourd’hui, je prends mon dernier Xarelto (anticoagulant). Un médicament de moins, une contrainte de moins et un pas de plus vers la guérison.  D’ici 48 heures, mon sang devrait revenir à sa consistance habituelle. Fini donc aussi le rasoir électrique. Je le range jusqu’à ma révision de prothèse dans 20 ans ! 

Visite de mes belles amies !

Aujourd’hui, j’ai reçu la visite de trois amies et collègues de travail qui sont arrivées avec bouffe et vin pour le souper. Un peu de compagnie, ça aussi, ça fait partie de la guérison.
D’ailleurs, hormis le fait que je dors mal et que je me sens fatiguée, je dois dire que je prends du mieux. Ma jambe prend des forces et je ne ressens pas de douleur sauf lors des exercices. J’ai hâte d’être totalement remise et de profiter enfin de ma hanche bionique !

mercredi 28 août 2013

Resurfaçage versus prothèse totale

Pendant mes longs mois d’attente, j’ai beaucoup lu sur les prothèses de hanche et un jour, je suis tombée sur divers articles traitant de resurfaçage. Il est fort possible que vous en entendiez parler vous aussi, si vous êtes en attente d’une arthroplastie de la hanche. En lisant sur le resurfaçage, je me suis demandé quelle était la meilleure alternative pour moi. Voici, ce que j’ai appris ou du moins compris :
La prothèse totale de hanche est constituée de trois morceaux comme ceci:






Lors de la chirurgie, on démantèle l’articulation puis on creuse l’os du bassin pour y insérer la cupule. Ensuite, la tête fémorale est coupée et remplacée par une grosse tête, en porcelaine, dans mon cas. Enfin, on creuse l’os du fémur pour y introduire une tige métallique à laquelle sera rattaché le tout.
La prothèse de resurfaçage est composée de deux morceaux :



Lors de la chirurgie, la tête du fémur n’est pas coupée mais recouverte simplement par la prothèse, qui va rester en place par je ne sais pas quel miracle (vissée dans le fémur je pense !) puisqu’il n’y a aucune tige insérée dans le fémur pour la rattacher.
Voici la radiographie d’un patient qui a une prothèse de resurfaçage côté gauche et une prothèse totale côté droit.


En lisant sur le resurfaçage, je n’ai pas trouvé d’articles très récents et ce que j’ai compris, c’est que ce type de prothèse, qui s’annonçait très prometteuse au début des années 2000, ne semble plus le premier choix de nos jours. Apparemment, la chirurgie pour la prothèse de resurfaçage est plus longue et plus délicate que pour la prothèse totale et au bout du compte, les patients en viennent à des résultats similaires. De plus, comme la technologie concernant les prothèses totales a beaucoup évolué et que les patients ont dorénavant accès à des prothèses totales qui ne représentent pas de risque de luxation, il semble que ce choix soit plus fréquent de nos jours.
Évidemment, je ne prétends pas être une experte sur le sujet et c’est votre chirurgien qui saura le mieux vous conseiller au sujet de la prothèse qui vous convient.

mardi 27 août 2013

Cercle vicieux...

Je suis coincée dans un cercle vicieux de mauvais sommeil. Je m’endors tard et je dors mal bien qu’épuisée. On dirait que, pendant la nuit, je me réveille à chaque changement de position car c’est encore un peu fastidieux de bouger dans mon lit. Résultat, je me réveille crevée donc soit je dors jusqu’à midi, soit je fais une sieste dans l’après-midi. Et donc le soir, je m’endors tard… 

lundi 26 août 2013

Radiographie d'une prothèse de hanche : NON, ce n'est pas la mienne !!!

Voici la radiographie d’une prothèse totale de hanche. Ce n’est pas MA radiographie mais la prothèse est similaire.
 

Trois semaines POST-OP !!!





Eh oui, déjà trois semaines que je suis passée chez le boucher ! On peut dire que les choses vont plutôt bien et que la vie reprend tranquillement son cours.  Ma jambe est surtout douloureuse pendant les exercices. Le reste du temps, je ne sens à peu près rien.  J’ai une certaine raideur en me levant le matin mais elle disparaît après les premiers pas. D’ailleurs, toute ma jambe est de plus en plus mobile mais évidemment, elle ne bouge pas encore comme la droite. Il est plus que possible, de toute façon, qu’elle ne retrouve jamais la mobilité de l’autre. Il ne faut pas que je perde ça de vue. Chose certaine, il va me falloir beaucoup de rééducation car ma jambe gauche était limitée depuis trop longtemps ! Ma plaie semble bien guérir. Elle a l’air sèche, pour ce que j’en vois, car j’ai toujours les bandelettes de rapprochement. Moi qui avais peur au début qu’elles décollent trop vite, je m’en faisais pour rien !
J’ai passé une mauvaise dernière nuit et ce matin, je suis fatiguée mais le moral est quand même bon. Il faut dire que j’ai passé un beau week end avec Chéri qui est venu me chercher samedi après-midi pour 24 heures. Nous avons pris un peu le soleil et sommes allés souper sur une terrasse, comme « avant ».
Depuis hier, ma routine d’enfants reprend plus ou moins. Comme je ne peux pas conduire avant octobre, je ne peux pas garder Fiston 3 chez moi en semaine car son école est trop loin.  Il passera donc le mois chez son père et en échange, je garderai Fiston 2 à temps plein. Le week end, on se les échangera. Fiston Premier, quant à lui, reste ici, comme d’habitude.
Le boulot me manque un peu mais j’essaie de profiter de ce congé forcé pour me reposer et revenir en meilleure forme. De toute façon, actuellement, je ne suis pas assez solide ni énergique pour travailler. Je verrai bien ce que le médecin dira début octobre. Le congé  initialement prévu est de trois mois. J’ai encore bien le temps de récupérer. No stress…

vendredi 23 août 2013

Je progresse...

Ce matin, changement de physiothérapeute.  Celle qui devait initialement me suivre est rentrée de vacances et c’est elle qui reprend mon dossier.  Je la connais déjà car c’est elle qui avait fait toute mon évaluation au printemps.  Elle me montre des exercices à faire en position assise et debout. Ça va mettre un peu de variété dans ma routine. Elle me répète  de ne pas en faire trop et que les exercices ne doivent pas m’occasionner de douleurs. Je pense qu’elle a déjà repéré que je suis du genre à me pousser au delà de mes limites. Je vais essayer de suivre ses conseils, d’autant plus que selon elle, je progresse vraiment bien.
Hier, la journée a été bonne. La douleur était moins intense et le moral, meilleur.  Probablement que les deux vont ensemble. La physio m’a avertie que les trois prochains mois vont être parsemés de hauts et de bas. Il faut aussi six mois pour être totalement remise et que ma prothèse en soit à son plein rendement. Patience, toujours…

jeudi 22 août 2013

J'ai mal...

Difficile journée que celle d’hier. Il faut dire que la veille, la physiothérapeute est passée et m’a donné de nouveaux exercices à faire, principalement des étirements. Comme je veux récupérer, je m’applique à les faire avec beaucoup d’ardeur mais ça me fait souffrir terriblement, surtout dans le genou mais aussi dans la cuisse, l’aine et même dans l’autre hanche. Au moins, mes efforts portent fruit. La physio, qui m’écarte les jambes de toutes sortent de façons pour prendre des mesures d’angles, dit que j’ai des résultats supérieurs à ce qui est espéré à ce stade.  Je suis contente mais je me demande, est-ce que la récupération présumée est basée sur les performances de personnes beaucoup plus âgées qui reçoivent habituellement ce genre de prothèses ?
Bref, hier fût une journée difficile en raison de la douleur assez vive mais aussi à cause d’une fatigue plus persistante que d’habitude.  À cela, ajoutons le fait que je suis plus ou moins cloîtrée chez moi depuis deux semaines et que tout ce que je tente de faire est long et fastidieux. Heureusement, mes enfants sont sages et m’aident beaucoup. Fistons 2 et 3 sont venus passer 48 heures et ils ont été adorables. Chéri aussi est franchement aux petits soins, affectueux et patient. Il m’encourage beaucoup.

Aujourd’hui sera, je l’espère, une meilleure journée. J’ai pris des Tylenol et une Celebrex en me levant et comme le temps est maussade, je n’aurai même pas à faire l’effort de sortir sur le balcon. Je pense que je vais tricoter tranquillement devant la tv en attendant le retour de chéri, directement après le boulot.

Je suis certaine que plusieurs personnes m’envient d’être chez moi, au repos, en plein été, plutôt que d’être en train de courir après le temps au travail. La vérité, c’est que se faire enlever un os, ça fait quand même mal et ça fatigue aussi. La réhabilitation, c’est souffrant et ça demande beaucoup d’énergie. Être enfermée et dépendante des autres, c’est pas nécessairement la meilleure chose qui soit pour le moral. Malgré cela, je prends les journées une à la fois, en tentant de faire une chose que je n’ai jamais réussi dans ma vie : me reposer.

lundi 19 août 2013

Deux semaines POST-OP !!!

Déjà deux semaines que je suis passée au bistouri. Je me porte de mieux en mieux mais je me fatigue vite. Ce matin, une infirmière du CLSC est passée pour vérifier l’état de ma plaie. J’ai toujours mes bandelettes mais on peut quand même voir la cicatrice au travers. Selon elle, tout est beau : pas d’écoulement, pas de rougeur, pas de gonflement. Je peux donc me doucher en tout tranquillité mais toujours en suivant les précautions expliquées dans le post précédent.

Cet après-midi, j’ai relevé tout un défi. Je suis allée toute seule à l’épicerie à pied ! J’ai mis environ 20 minutes pour franchir la distance que je fais habituellement en 7 ou 8. Dans le magasin, j’ai mis ma canne dans le chariot et je me suis servi de celui-ci comme marchette. Évidemment, j’ai demandé qu’on me livre mes courses et une fois ma mission accomplie, je suis rentrée à pied lentement mais sûrement. Autre exploit, j’ai réussi à descendre et monter toutes mes marches, en alternance. Je suis vraiment contente de mes progrès.
Cette petite sortie, qui ne représente habituellement pas grand chose dans mon quotidien, m’a quand même fatiguée. J’ai passé le reste de l’après-midi à tricoter sur mon balcon. D’ailleurs, je recommande à toute personne se faisant installer une prothèse de hanche, spécialement celles qui ne tricotent pas, de se mettre au tricot. Après deux jours, vous aurez tellement mal au bout de l’index, que vous en oublierez vos autres douleurs !




Première douche !!!



Alleluia !!! Je l’attendais avec impatience et je l’ai enfin prise : ma première douche depuis le 5 août !!! Elle m’a fait un bien énorme même si chaque jour, depuis que je suis rentrée à la maison, je me suis fait une toilette méticuleuse au lavabo. Évidemment, après une chirurgie pour prothèse de hanche, diverses précautions s’imposent :

1- Un tapis antidérapant pour l’extérieur de la baignoire est indispensable.  En prévision de ce moment tant attendu, j’en avais déjà acheté un au Dollarama, pour la modique somme de 2$. Ben oui, un autre item de leur magasin qui n’est plus vendu 1$. Je ne pense pas qu’il survive plus longtemps que ma convalescence mais de toute façon, dès que je serai plus solide, je remettrai le « vrai » tapis.
2- Logiquement, il faut aussi un tapis antidérapant à l’intérieur de la baignoire. Ça, pas de problème. J’en ai toujours un car j’ai déjà une forte propension à faire de l’heure de la douche un sport extrême.
3- Il faut placer à portée de main tout ce qu’on prévoit utiliser dans la douche. Il faut se rappeler qu’une fois dedans, sans canne ou marchette, on ne peut pas commencer à marcher et tourbillonner dans tous les sens.
4- Si jamais le numéro 3 n’est pas assez clair, n’emmenez PAS votre canne ou marchette sous la douche !
5- Pour optimiser les chances de survivre à ce premier embarquement, je recommande d’entrer dans la douche ou la baignoire avant d’y faire couler l’eau. Les chances de glisser sur un fond sec sont franchement moins importantes.
6- Il faut idéalement une poignée, soit temporaire, soit permanente, pour faciliter le transfert du plancher au bain.
7- Les personnes plus âgées ou qui ont moins d’équilibre ont avantage à acheter un banc pour baignoire de façon à pouvoir se doucher en position assise. Franchement, si c’était gratuit, j’en utiliserais un.
8- Ce n’est pas parce que vous avez rêvé de cette douche depuis deux semaines que vous allez y rester des heures, bien au contraire. Comme la plaie est loin d’être guérie et séchée, il faut éviter de la ramollir et évidemment éviter de la savonner ou de la frotter. En ce qui me concerne, j’ai toujours les bandelettes de rapprochement donc je les ai contournées. Le but est donc de se mouiller, de se savonner, de bien se rincer et d’en sortir au plus vite. Si vous êtes du genre à interpréter vos tounes préférées sous la douche, retenez-vous et allez le faire dans un placard par la suite.
9- Tant que la plaie n’est pas totalement guérie, il vaut mieux éviter, toujours pour ne pas ramollir la plaie, de prendre un bain.
10- Il faut éviter d’utiliser un savon trop parfumé pour ne pas irriter la plaie.
En bon élève que je suis, j’ai donc observé toutes ces précautions à la lettre. Je peux vous assurer que la sensation de l’eau savonneuse sur mon corps a été merveilleuse. Mes bandelettes n’ont pas souffert et sont toujours bien en place.
Demain, un nouveau défi m’attend. Je vous en reparle…

dimanche 18 août 2013

Première sortie, c'est bon pour le moral !

Comme prévu, hier, je suis enfin sortie de chez moi. Chéri est venu me chercher et j’ai réussi à descendre les trois étages assez rapidement, du moins, aussi rapidement qu’on le peut quand on descend comme un petit enfant, en mettant un pied puis l’autre sur la même marche.  Je sens la force qui revient progressivement dans ma jambe mais je ne suis pas encore assez solide pour descendre les marches en alternance.  Ça viendra, je fais des progrès tous les jours.  Chéri m’a emmenée chez lui avec Fistons 2 et 3 et il m’a installée dans le jardin au soleil. J’ai passé un bel après-midi et une belle soirée. Sortir un peu de chez moi m’a fait grand bien.

Chez moi, je commence à gagner de l’autonomie. J’arrive à faire des petites tâches ménagères qui ne nécessitent pas d’acrobatie. Je suis contente. Par contre, il m’est arrivé une mésaventure cet après-midi. J’étendais du linge dehors et comme j’avais besoin de mes deux mains, j’avais appuyé ma canne contre la rampe et je me tenais debout, surtout sur ma jambe droite. Subitement, ma canne a glissé entre les barreaux de la rampe et elle est tombée sur le sol, trois étages plus bas. Je me suis retrouvée seule coincée sur le balcon. Heureusement, pour une fois, Fiston n’était pas victime de sa surdité habituelle et il m’a entendu crier. Une chance que nous n’étions pas en chicane aujourd’hui… :-)

Je me force à contrôler mon hyperactivité et je passe beaucoup de temps assise. Sinon, je finis toujours par le payer, soit par une fatigue excessive, soit pas des douleurs plus intenses. J’ai passé tout l’après-midi à tricoter, au soleil, sur mon balcon. Il y a pire comme vie… J’ai quand même hâte d’avoir le droit de conduire ma voiture. Moi qui suis habituée à m’organiser par moi-même, je me retrouve tributaire du bon vouloir des autres.

Je continue de faire mes exercices deux fois par jour. Certains sont devenus faciles, d’autres me causent des douleurs dans la cuisse et au genou. Avec des Tylenol, j’arrive à assez bien me soulager. On m’avait dit que ma plaie serait douloureuse, ce n’est pas le cas. En gros, je peux dire que je récupère bien. Je prends les journées une à la fois.

samedi 17 août 2013

Première sortie en vue ! Yé !!!

Aujourd’hui, je vais sortir pour la première fois. Chéri s’en vient me chercher avec Fistons 2 et 3 car je n’ai pas le droit de conduire avant octobre. Je vous donnerai des nouvelles de ma première descente d’escalier.

Bonne journée !

vendredi 16 août 2013

Fatiguée...












La nuit dernière j’ai rêvé que je marchais sur mes deux jambes. C’était étrange. Ce matin, je me réveille moins en forme que les autres matins. Je me sens un peu nauséeuse et très fatiguée. Je prends une Gravol. Après le départ de Chéri et des enfants pour leur camp de jour, je fais mes exercices et je redors jusqu’à 12h30.

Je passe l’après-midi à tricoter devant la tv. Pour la première fois depuis ma chirurgie, je garde Fistons 2 et 3 à souper. Je leur fais une "bonne pizza congelée". Je les garde aussi pour la nuit.

jeudi 15 août 2013

Une moins bonne journée...

Ce matin, je reçois une visite de ma physiothérapeute.  Elle me montre de nouveaux exercices plus difficiles. Ça me fatigue et j’ai mal dans la jambe pour le reste de la journée. Chéri s’en vient ici après le travail. Je prends un petit verre de vin avec lui. Soeurette et SON chéri arrivent à leur tour. Ils m’apportent des trucs à manger ainsi qu’un kit pour tricoter, activité à laquelle je ne me suis pas adonnée depuis 25 ans au moins. Ça me divertira car je passe beaucoup de temps assise et je suis pas loin de devenir dingue à force de regarder Musique Plus et Musimax.  On commande chez St-Hubert et on mange tous ensemble. Je suis contente de les voir mais je me rends compte après leur départ que je suis très fatiguée. Chéri m’aide à me laver et je me couche sans faire mes exercices. J’ai trop mal à la jambe. 

mercredi 14 août 2013

Retrait des agrafes

Les journées passent et se ressemblent plus ou moins : exercices, tv, ordi, lecture, siestes. Ce midi l’infirmière m’appelle pour me prévenir qu’elle viendra retirer mes agrafes en début d’après-midi.   Elle arrive vers 14h. et nous nous installons sur mon lit. Tout le monde m’avait dit que se faire retirer les agrafes n’était pas douloureux.  Eh bien vous savez quoi ? C’est vrai ! Pour certaines, je n’ai rien senti. Pour d’autres, à peine un petit picotement. L’infirmière me colle ensuite des bandelettes de rapprochement. Elles vont rester en place quelques jours puis se décoller par elles-mêmes. Je n’ai plus de pansement. Selon elle, je peux prendre une première douche demain mais je pense que j’ai envie d’attendre. Une partie de la plaie n’est pas super bien fermée et un peu molle. Je n’ai pas envie de la mouiller et je veux garder mes bandelettes le plus longtemps possible.

Ma belle Meilleure amie passe en fin d’après-midi. Je suis toujours contente de la voir. Ce soir, Chéri vient dormir ici et il m’aide, comme toujours à faire ma toilette. Je suis très fatiguée.



mardi 13 août 2013

Une journée plate...

Les enfants débarquent tôt encore une fois mais je suis réveillée dès 5h. du matin.  J’ai le temps de déjeuner et de faire mes exercices avant que l’infirmière arrive.  Elle ne passe que pour zieuter mon pansement, qui n’est pas souillé, et elle repart en moins de deux minutes. J’en suis ravie parce qu’ elle a dû prendre l’eau ou oublier son linge dans la laveuse car elle dégage une désagréable odeur d’humidité. Je ne fais pas grand chose de la journée : télé, ordi, sieste.  Il ne fait pas beau et je m’ennuie un peu.  J’ai aussi assez mal sur le dessus de ma cuisse opérée. Je prends des Tylenol et ça me soulage. La journée a été un peu longue et plutôt plate…  

lundi 12 août 2013

Retour à une vie plus normale...

Fistounnets 2 et 3 débarquent tôt chez moi, reconduits par leur père qui s’en va travailler.  Il est convenu que cette semaine, ils passeront avant et après leur camp de jour car les heures de travail de papa ne coïncident pas avec les horaires du camp et les deux gamins sont trop petits pour se rendre seuls à leur destination depuis l’appartement de leur père.  Le camp de jour étant près de chez moi, ils sont capables de faire l’aller retour sans problème.  Chéri part travailler et je m’active. Je fais mes exercices, je m’habille. J’attends la physiothérapeute pour 11h mais à 10h, je ne tiens plus.  Je m’étends sur le divan. Je dors si bien que je ne l’entends même pas sonner à son arrivée. C’est Fiston, qui endormi dans sa chambre fermée vient me réveiller.

La physio est toujours aussi dynamique et enjouée.  Elle me montre deux nouveaux exercices à faire.  Elle m’installe une poignée sur le rebord de la baignoire pour faciliter mon futur embarquement. J’ai d’ailleurs très hâte de prendre une vraie bonne douche mais j’ai de la chance, il ne fait pas si chaud et le temps n’est pas humide.  Comme je ne sors pas de chez moi, je ne me sens pas trop « sale ». La physio repart avec la marchette et le siège de toilette prêtés par le CLSC.  Je n’ai plus besoin de ces deux items.  Le siège de toilette aurait été obligatoire longtemps si on m’avait installé la prothèse à petite tête mais avec celle que j’ai, je n’ai pas de restriction de mouvements et je trouve mon siège de toilette rembourré plus confortable pour mon pauvre postérieur déjà assez éprouvé.

Je passe l’après-midi assise au soleil sur mon balcon. Ça me remonte le moral. Chéri vient me voir après le boulot. Il reste une grosse heure.  Je passe une soirée tranquille sur le divan puis comme les soirées précédentes : toilette au lavabo, exercices et dodo. 

dimanche 11 août 2013

De la belle visite

Je débute ma journée en faisant mes exercices. Je sens que je prends des forces de jour en jour. Je fais un lavage que Fiston étend dehors. En après-midi, Fistounnets 2 et 3 viennent me visiter avec leur père.  Je suis heureuse de les voir. Ils m’offrent un beau bouquet de fleurs colorées. Les deux gamins sont bien curieux de mon état et ont meilleure mine qu’à l’hôpital.  Moi aussi, il faut dire.

Après leur départ, je soupe avec Fiston et Chéri arrive avec deux beaux petits repas pour moi. Nous passons une soirée quasiment normale. Il m’aide à faire ma toilette et même à raser ma jambe gauche avec mon super nouveau rasoir électrique. Je peux faire la droite moi-même mais je suis incapable de me plier suffisamment pour faire l’autre. Mon verdict : un rasoir électrique c’est bruyant, ça rase moins vite et moins bien.  À mon avis, ça ne devrait exister que pour les personnes anticoagulées. Ce soir là, je m’endors plus vite avec l’aide d’un Ativan. Je dors un beau six heures.

 

samedi 10 août 2013

De précieux visiteurs

Je me réveille en meilleure forme que la veille et je déjeune avec Chéri qui repart chez lui par la suite. Je fais mes exercices et m’habille.  Je décide de ne pas siester aujourd’hui dans l’espoir de passer une meilleure nuit.

En après-midi, Meilleure amie vient me visiter.  Ça me change les idées. On parle, on rit. Je suis toujours inconfortable lorsqu’assise mais je ne suis pas souffrante. Je m’endors un peu mais je lutte. Meilleure amie me met du vernis à ongles sur les ongles d’orteils.  Ça me remonte le moral. En fin d’après-midi, Soeurette et son compagnon nous font une visite fort divertissante et ils se présentent en plus avec de bons petits plats maison ainsi que diverses denrées pour moi.  Fiou, je ne vais pas mourir de faim ! Meilleure amie reste à souper. Je suis trop fatiguée pour me laver après son départ. Je fais mes exercices et constate que ma jambe gagne un peu de souplesse. Je me couche. Je peine à m’endormir mais je finis par faire un petit 5 heures sans trop me réveiller.

vendredi 9 août 2013

Premiers pas avec la canne

Je me réveille aussi fatiguée que la veille.  J’ai mal au coeur et je prends deux Gravol qui m’assomment. J’attrape un bon gros mal de tête et Chéri m’apporte des Tylenol avant de partir au boulot.  Je reste dans mon lit et je me sens très mal.  J’ai envie de pipi mais je ne me sens pas capable de me lever.  Je regrette de ne pas l’avoir fait quand Chéri était encore là.  Fiston dort, complètement à l’opposé de ma chambre, avec la porte fermée, fenêtre ouverte, un ventilateur et probablement de la musique.  Je peux m’époumoner la journée entière, jamais il ne m’entendra. 

Je réussis à me lever à 10h. au moment où la sonnerie du téléphone retentit. C’est l’infirmière du CLSC qui m’annonce son passage imminent.  Ça me rassure.  Je raccroche et le téléphone resonne immédiatement.  La physiothérapeute, s’annonce pour 15h. Je suis déçue de constater que ce n’est pas celle qui est venue faire mon évaluation il y a quelques mois. L’autre est en vacances semble-t-il… L’infirmière arrive et prend ma pression qui est à 100 sur 60.  Elle vérifie mon pansement qui est correct et repart. Je réussis à dîner un peu et à laver mes cheveux, penchée au-dessus de la baignoire.  C’est périlleux mais ça fait du bien.

Je décide de tenter de marcher avec la canne plutôt que la marchette qui est encombrante.  Je fais d’abord un test près d’un comptoir pour me retenir au besoin. Je réussis sans trop de mal mais je pense que je ne mets pas plus de 50% de mon poids sur ma jambe opérée. Au moins, je peux me déplacer plus efficacement même si c’est long.  Je dors une partie de l’après-midi et c’est la physiothérapeute qui me réveille vers 15h30. C’est une dame de près de 60 ans, extrêmement joviale et amicale.  Elle me montre les exercices à faire et me pose quelques questions.  Elle reviendra lundi.

Je ne me sens pas trop souffrante. Je prends religieusement mes Celebrex et mon Xarelto. Au besoin, j’avale des Tylenol. Je ne sens pas le besoin de prendre les Supeudol. Assise, j’ai du mal à répartir mon poids sur mes deux fesses. On dirait que ma prothèse veut sortir par ma fesse gauche. Je sais que c’est impossible et que je suis probablement très inflammée. D’ailleurs, mon genou et ma cuisse gauches semblent un peu plus gros que le côté droit. Je ressens une douleur tolérable sur le dessus de ma cuisse, précisément au niveau de l’os du fémur dans lequel on a inséré la partie métallique de ma prothèse. Sinon, je me sens, ma foi, plutôt bien.

Fiston et moi mangeons des salades césar au poulet pour souper.  Je réussis à manger la moitié de la mienne.  Chéri arrive en début de soirée et sa présence me fait du bien.  Il m’aide à faire ma toilette comme la veille.  Ce soir là, je peine à m’endormir. Je réussis à fermer l’oeil à 2h. et me réveille tôt.


jeudi 8 août 2013

Retour à la maison !

Je me réveille fatiguée mais moins anéantie que les jours précédents. J’ai un léger mal de coeur et on me donne un Stemetil. L’assistant de mon chirurgien vient me voir et me répète que selon lui, tout va bien pour moi. Chéri passe un peu avant le boulot et je suis heureuse de le voir.  Comme ma nausée ne part pas, il va faire un tour au poste des infirmières et revient en me disant qu’on m’a prescrit du Gravol en plus.  Ça me rassure.  Je me sens un peu triste quand Chéri me fait un calin avant de partir.  J’ai hâte d’être chez moi.

Un peu plus tard, je vois l’externe apporter du lait de magnésie à ma voisine, opérée le même jour que moi.  Je me prépare à négocier.  Lorsqu’il arrive avec son petit gobelet devant moi, je lui déclare que je n’en veux pas.  Je lui explique que premièrement, j’ai mal au coeur, que deuxièmement, j’ingère gentiment le Colace depuis trois jours, que troisièmement, je n’ai quasiment rien avalé depuis plus de 72 heures et que finalement, je ne prends même pas de narcotiques. Si je ne suis pas allée à la selle, c’est simplement que je n’ai rien à évacuer.  Il n’insiste pas, merci bonsoir.  Étrangement, je ressens le besoin d’y aller à peine quelques minutes après.  Il me roule dans la toilette sur la chaise d’aisance.  C’est tellement périlleux que je décide de revenir avec ma marchette.  J’y parviens sans trop de mal.

Ce matin là, je mange une toast avec du beurre et je bois un jus d’orange.  Je parviens à retourner à la toilette et une fois là-bas, j’en profite pour me laver au lavabo, tout en demeurant assise sur la chaise d’aisance.  Je me brosse les dents, miam ! De retour dans mon lit, je vêtis un de mes pyjamas et j’attache mes cheveux.  Je me sens VRAIMENT mieux.  Ma pression monte à 124 sur 74. L’infirmière passe et me fait mon injection de Lovenox. Midi arrive et je mange une tranche de pain et du poulet parmesan.  Je laisse faire les légumes de peur de trop manger et de le payer par la suite.

Lorsque la physiothérapeute se présente, je suis plutôt optimiste. Je me lève sans trop de mal et nous partons marcher à l’aide de la marchette. Mon défi du jour est non seulement de marcher mais aussi de descendre et monter quelques marches.  C’est essentiel si je veux rentrer chez moi. Je marche sans trop de peine et avant de faire l’épreuve de l’escalier, elle me donne à boire et prends ma pression. Elle est à 117, tout va bien.  Je suis ses intructions et je réussis à descendre cinq marches puis à les remonter.  Nous regagnons ma chambre.  Elle me dit que de son côté, je suis prête à rentrer chez moi et que je pourrais même partir en fin de journée si ma pression reste belle.  Je croise les doigts.

Cette petite balade m’a vraiment fatiguée.  Je dors tout l’après-midi. Vers 16h, R., une collègue de travail vient me rendre visite avec une jolie plante.  Elle ne reste que quelques minutes. Je suis contente. Les choses déboulent rapidement par la suite.  On m’annonce que je peux effectivement quitter.  L’infirmière change mon pansement pour la première fois.  Je n’ai encore jamais vu ma plaie.  Je constate que ce n’est pas dix agrafes qui la retiennent bien fermée mais plutôt vingt.  Chéri arrive et je lui annonce que je peux partir.  On m’apporte mes ordonnances de départ et on me donne quelques instrutions.  On me sert mon plateau repas mais je préfère ne rien manger avant de rouler en voiture.  Chéri descend mes sacs, approche la voiture et revient avec une chaise roulante.  Je m’installe dedans, victorieuse avec dans une main mon bouquet de roses et dans l’autre, la plante de R. Je suis heureuse, je rentre chez moi.

Chéri me roule avec mille précautions d’abord en chaise roulante puis en voiture jusqu’à la maison.  Je réussis sans trop de peine à gravir, sous l’oeil attentif de Chéri et de Fiston, les trois étages qui mènent à mon appartement. J’utilise la technique apprise avec la physio, en m’aidant de la rampe et de la canne.  J’aboutis en haut épuisée mais tellement contente !  Chéri repart chez lui pour souper et chercher des vêtements pour le lendemain.  Lorsqu’il revient, j’ai réussi à grignoter quelques bouchées de pâté au poulet.  Entre temps, Fiston est allé chercher mes médicaments à la pharmacie. J’ai des Celebrex, Tylenol, Supeudol (anti-douleur) et Xarelto (anticoagulant). Je lui ai aussi fait acheter des Nexium et des Gravol. Je ne me sens pas trop souffrante mais très fatiguée.  Je me fais une toilette au lavabo avec une chaise à proximité pour me reposer. Chéri m’aide à laver mon dos et mes pieds.

Je m’endors assez vite ce soir là mais mon sommeil est entrecoupé par mon inconfort à dormir sur le dos et par différents rêves étranges.

mercredi 7 août 2013

Jour 3 !



Je me réveille et je me sens au plus bas. Je laisse mes yeux fermés dans l’espoir que le personnel oublie que je suis là.  Les infirmières s’activent dans ma chambre.  Ma stratégie fonctionne. On ne fait pas attention à moi.  Vers 6h., ma main qui reçoit la perfusion commence à brûler intensément.  Je sonne, je sonne, je resonne.  L’infirmière arrive et constate que ma veine a éclaté et que mon soluté se vide directement dans ma main.  Il est 7h. quand chéri arrive et que l’infirmière s’applique à retirer le tout.  Elle me pique deux fois dans l’autre main pour finalement m’installer, dans une troisième tentative, la perfusion dans le pli du coude.  Je suis heureuse de voir chéri mais tellement fatiguée !  Mon énergie baisse d’heure en heure.  On me redonne du Gravol iv pour contrôler ma nausée.  Je me plains du goût absolument horrible que j’ai dans la bouche.  Je n’ai pratiquement rien mangé depuis une soixantaine d’heures ni brossé mes dents depuis le matin de la chirurgie. La simple idée de mettre une brosse à dents dans ma bouche me lève le coeur. Chéri disparaît et revient avec des bâtonnets de glycérine. Ce sont d’espèces de gros coton-tiges imbibés d’un goût citronné.  J’en suçotte un et le passe partout sur mes gencives. Ça me fait du bien. Chéri part travailler après quelques encouragements. Mon moral est au plus bas.

Lorqu’on m’apporte le plateau de déjeuner, je sens que j’ai enfin un peu faim.  J’attends que le Gravol soit à son effet maximum pour manger mais je m’endors.  Quand je me réveille, le plateau a disparu.  Je demande la bassine mais ne me rends pas compte que ma jaquette trempe dedans alors que je fais pipi.  J’attends au moins deux heures qu’on vienne me changer.  La gentille préposée de la veille m’aide à me laver à la main et à enfiler une jaquette propre. À midi, on vient m’enlever ma pompe PCA.  J’ai pris 5 ou 6 doses en tout. Je reçois en matinée ma deuxième dose de Lovenox.  Et hop, un trou de plus dans mon pauvre corps que je sens de plus en plus massacré. On vérifie mes signes vitaux et mon pansement. On m’administre régulièrement Tylenol, Colace et Celebrex. Ce midi là, je mange quelques bouchées de pommes de terres en purée.  J’espère gagner des forces.

Ma pire ennemie fait irruption après le « repas ».  Madame la physiothérapeute tient sa promesse et m’oblige à me lever. Je me sens plus molle qu’une poupée de chiffon.  Juste me tenir assise au bord du lit est un exploit. Je pleure en regardant la marchette placée devant moi. Madame semble penser que je fais des caprices. Elle ne comprend pas que ce n’est pas ma jambe qui m’inquiète mais mon état général. Elle insiste et en rajoute en m’annonçant que des patients opérés le même jour que moi, sont déjà rentrés à la maison. Elle peut bien me mettre toute la pression qu’elle veut, la mienne est basse et je n’y peux rien.  Je m'asseois au bord du lit en pleurant et je me lève en me cramponnant à la marchette. Je fais un pas et un deuxième. Je sens que je vais m’évanouir.  On m’asseoit en vitesse.  Ma pression est à 77 sur 43. On me couche toutes affaires cessantes.  Hasta manana, suite du duel demain.

Je n’ai pas droit au bolus de Lactate Ringer car il était prescrit dans le même protocole que la pompe PCA que je n’ai plus.  On ne fait donc rien pour remonter ma pression. Je passe l’après-midi couchée et une fois de plus, on m’installe un cathéter pour vider ma vessie.  Il est enfin en place après trois tentatives.  J’ai un litre à évacuer. Mon souper est servi et je dévore la tranche de pain puis je prends plusieurs bouchées du riz au poulet.  Je le trouve délicieux.  Je n’ose pas trop manger puisque j’ai l’estomac vide depuis plusieurs jours.  Chéri, qui vient de terminer sa journée de travail, passe me voir.  Il trouve que j’ai meilleure mine.  Je me sens mieux.  Il m’apporte un Sprite bien froid. Je me sens revivre.  Après son départ, je mange une partie d’un gros biscuit au chocolat acheté par ma soeur 48 heures plus tôt. Je sens que je reprends des forces. Je me sens donc d’attaque pour négocier avec l’externe qui espère me mettre un cathéter encore une fois. J’accepte de me lever et d’aller sur la chaise d’aisance.  J’y urine plus facilement que sur la bassine.  Malgré mes efforts, le scanner indique que j’ai encore 354 ml à vider. Je me sauve du cathéter en promettant d’aller sur la chaise d’aisance aussi souvent que nécessaire. Je tiens mon engagement et uriner devient de plus en plus facile. L’assistant de mon orthopédiste passe me voir en soirée.  Il me dit que tout va bien.

Cette nuit là, je passe une excellente nuit. Le 48 heures post op est passé, autant pour moi que pour une de mes compagnes de chambre.  Les deux autres occupantes dorment sans faire de bruit. On nous laisse roupiller jusqu’au matin.  

mardi 6 août 2013

Jour 2 !



Je me fais réveiller à 5h20 pour une prise de sang. J’ai la nausée. Je me sens faible comme jamais dans ma vie. Ma pression est basse. Je reçois un autre bolus. Le goût dans ma bouche est de pire en pire. Je tente de boire de l’eau. On m’apporte Tylenol, Colace et Celebrex encore une fois. J’ai droit à une diète liquide mais l’idée de boire autre chose que de l’eau m’écoeure. Je reste à jeun. On scanne ma vessie : 750 ml. On me met une sonde qu’on laisse en place toute la journée. Une gentille préposée vient me voir pour m’aider à faire ma toilette et changer ma jaquette. C’est au-dessus de mes forces. Je refuse. Vers 10h. je reçois ma première injection de Lovenox dans le bedon. Je me sens percée de partout. Étrangement, la douleur dans ma hanche et ma jambe est supportable. Je ne prends pas de Morphine. Je n’en ressens pas le besoin et je me sens déjà suffisamment mal en point.

Chéri arrive avec un beau bouquet de roses. Je suis contente de le voir  mais je me sens tellement anéantie que j’ai à peine la force de parler. La physiothérapeute fait irruption et insiste pour que je me lève. Je refuse. Elle me fait la morale pour que j’utilise ma pompe PCA. Je refuse. Chéri s’en mêle. Il a peur que j’aie mal quand elle me fera faire mes exercices. Je refuse. La physio déboutée me dit qu’elle reviendra dans 30 minutes et que je serai obligée de bouger. Je suis au désespoir. Je me laisse convaincre par Chéri et je prends une dose de Morphine, à contre-coeur. La physio revient, bouge et plie mes jambes. C’est un peu douloureux mais surtout inconfortable. Je suis incapable de bouger par moi-même ma jambe gauche, sauf mon pied. Elle finit par partir. Demain, déclare-t-elle, je serai obligée de me lever.

Pour dîner, on m’apporte un plateau constitué de différents petits pots de mou : compote, crème glacée, crème de champignons.  Je me force à avaler quelques bouchées de crème glacée, au moins pour changer le goût qui persiste dans ma bouche. C’est trop sucré, trop mou, pas assez froid. J’abandonne vite. Fini le dîner. Chéri repart et je tente de m’isoler dans mon monde avec mon IPOD sur les oreilles.  Je n’ai aucune énergie pour converser avec mes voisins, faire des Sudoku ou encore feuilleter les revues apportées par ma soeur. Je me sens au plus bas. Je suis en mode économie d’énergie. Recroquevillée dans mon lit, j’essaie juste de survivre. J’ai mal au coeur, je me sens faible et fatiguée, mes draps sentent l’hôpital, ma bouche goûte mauvais. Les pantoufles, initialement rigolotes, commencent à m’agacer. Leur bruit me dérange, la pression qu’elles exercent sur mes pieds aussi. C’est la grosse misère.

Vers 17h., je reçois la visite de mon fils aîné. Je suis contente de le voir.  J’essaie de paraître un minimum en forme mais c’est difficile.  Il repart après quarante minutes.  Il m’avoue plus tard qu’il avait hâte de partir car il n’aimait pas me voir dans un tel état. Une heure après, ce sont mes deux plus jeunes qui arrivent avec leur papa.  Comme ils n’ont que 12 et 10 ans, je fais tout en mon pouvoir pour sourire et donner l’impression que je vais bien. Les garçons sont blêmes comme jamais. L’un d’eux est assis sur la seule chaise disponible et affiche une tête d’enterrement. Après dix minutes, l’autre, debout devant moi, déclare, la main devant la bouche, qu’il a mal au coeur. Départ précipité des trois.

Pour souper, je mange quelques cuillères de pommes de terres en purée. Ça me fait du bien mais le mal de coeur persiste.  Je reçois du Gravol iv encore une fois.  En début de soirée, j’ai subitement chaud. Ma température est à 37.8°C. Je passe la soirée à écouter de la musique et à somnoler, interrompue de temps en temps par l’infirmière qui me donne des médicaments, vérifie mon pansement ou prend ma pression qui ne remonte pas. L’assistant de mon orthopédiste passe me voir pour la première fois. Selon lui, la chirurgie s’est super bien passée et il ne me reste qu’à remonter la pente. Le reste de ma soirée est nébuleux. J'ai le vague souvenir qu'on me donne le choix entre un masque à oxygène ou des petits tubes dans le nez pour m'aider à respirer. Je choisis les tubes. Je me rappelle aussi que je n’ai plus ma sonde et qu’un infirmier et son externe peinent à m’installer un cathéter pour vider ma vessie.  Ils s’y prennent à quelques reprises.  Ça brûle. Je finis par dormir de minuit à 5h., réveillée parfois par le personnel.

lundi 5 août 2013

Jour J !


Tirée d’un bon sommeil à 4h50, je me lève d’un bond pour répéter l’exercice de la veille et prendre ma deuxième douche à la chlorhexidine. Une fois Chéri prêt, nous partons pour l’hôpital situé à quelques centaines de mètres de chez moi. Je dois y être pour six heures précises et pas question d’être en retard. Là-bas, les choses déboulent rapidement.  Je me présente à l’admission puis je signe les consentements d’usage. On me met un beau bracelet et on m’indique ma chambre que je peux rejoindre après avoir fourni encore une fois un échantillon d’urine, cette fois-ci pour le test de grossesse obligatoire avant la chirurgie. À mon arrivée à l’unité de soins, on m’annonce que mon opération est prévue à 9h45. Je m’installe dans ma chambre et puisque je tombe de sommeil, je suggère à Chéri de partir tout de suite au travail pour venir me retrouver plus tôt en après-midi.  De toute façon, ma soeur est en route car c’est elle qui vient prendre le relais pour la journée. Une infirmière fait son entrée, me pose quelques questions, me fait signer d’autres consentements et prend mes signes vitaux. Je m’endors.

8h30, ma soeur arrive, accompagnée de son leardership légendaire et de son efficacité hors du commun. Le temps d’échanger quelques mots, j’entreprends d’enfiler ma superbe jaquette d’hôpital. Je commence à peine à comprendre comment vêtir cet accoutrement qu’un préposé m’interpelle de l’autre côté du rideau.  Apparemment, je pars maintenant pour la salle d’op. Jaquette enfilée, dernier pipi en vitesse, le préposé vérifie mon bracelet et me roule dans mon lit jusqu’aux portes du bloc opératoire sous l’oeil vigilant de ma soeur qui d’une sociabilité excessive connaît déjà le CV du bonhomme ainsi que le nombre d’enfants qu’il a.

Bye bye Soeurette, les portes s’ouvrent et je me retrouve seule de l’autre côté, mon lit face à un mur. J’attends. Je sens que mon rythme cardiaque s’accélère légèrement. Quelqu’un vient vérifier mon bracelet et me fait mettre un bonnet. En remarquant mon abondante tignasse, il me dit qu’il peut m’en donner un deuxième. Il me demande pourquoi je suis là.

- Je suis là pour recevoir une prothèse totale de hanche, côté GAUCHE (je veux m'assurer qu'on opère le bon côté !)

L’anesthésiste arrive.  Une dame très gentille qui vérifie mon bracelet et me demande pourquoi je suis là.

- Je suis là pour recevoir une prothèse totale de hanche, côté GAUCHE.

Elle me pose quelques questions. Je lui explique que j’ai choisi l’anesthésie rachidienne et que je souhaite être consciente et en pleine possession de mes moyens pendant toute la durée de la chirurgie.  Je lui demande quand même si je pourrais avoir un Ativan au cas où.

- Non, dit-elle, il est trop tard.  Je vous donnerai un petit quelque chose dans la salle.

Le petit quelque chose, je le sais, c’est du Versed et je lui dis que je veux la dose minimum, uniquement pour me sentir calme.  Je ne veux PAS dormir, je ne veux PAS être confuse. J’attends ce jour depuis longtemps. Je suis préparée. Je sais exactement ce qu’on va me faire et je veux être lucide.

Je me retrouve seule à nouveau. Silence... Je regarde le mur. Je me sens épuisée, soulagée, triste. Je pense à ma mère. Je suis heureuse de savoir ma soeur pas loin.

9h40, on me roule dans la salle d’op. On me transfert sur la table d’opération. On me demande mon nom complet, ma date de naissance et pourquoi je suis là. Je regarde mon chirurgien désespérée.

- Vous ne savez pas pourquoi je suis là ???!!!

- Certainement madame, mais vous devez nous le dire vous-même.

- Je suis là pour recevoir une prothèse totale de hanche, côté GAUCHE.

Une petite shot de Versed et je me sens subitement plus calme mais totalement réveillée. Deux personnes me tiennent pendant que je reçois ma péridurale. On me couche sur le côté droit. Mon bras droit est sous moi, mon gauche est sur une tablette. On me met une couverture chaude et un papier bleu qui m’empêche de voir ma hanche. Ça tombe bien, je n’ai pas particulièrement envie de regarder. Mon courage a ses limites. C’est silencieux. Je ne sens plus mes jambes. Je me demande si je suis déjà ouverte. J’ai la réponse dix secondes plus tard quand j’entends la scie.

C’est parti !!!

Les minutes s’écoulent. Je me sens calme. J’entends la scie et les coups de marteaux. Ça fait bouger le haut de mon corps. J’entends le chirurgien qui explique à son assistant ce qu’il fait.

- Il faut faire attention de ne pas toucher le nerfs…

J’attends. Je pense. Je pense à mon amoureux et au sourire qu’il m’a fait avant de partir. Je pense à mes enfants. Je pense que bientôt peut-être, je n’aurai plus mal. Scie, marteau, perceuse, marteau,perceuse, scie. J’entends aussi un bruit d’aspiration, un peu comme chez le dentiste quand on nous aspire la salive sauf que là, c’est mon sang qu’on aspire. La couverture chaude me donne vraiment chaud et je commence à avoir mal au coeur. Je le dis à l’anesthésiste qui constate que ma pression baisse et que c’est ce qui doit me donner la nausée.  Elle m’injecte du Zofran et enlève la couverture. Je me sens mieux instantanément. J’entends le chirurgien qui donne des indications sur la dimension de la pièce à apporter. Idéalement, on espère que mes jambes seront de longueur égale après l’intervention. Il choisit minutieusement.   Ça me rassure car ma pire crainte dans cette histoire est de ne plus avoir les jambes de la même longueur. J’entends encore quelques bruits de construction puis plus rien. Une voix féminine fait le décompte des compresses. Je sais que lors d’une chirurgie, le personnel connaît exactement le nombre de compresses présentes dans la salle et que le patient n’est pas refermé tant que le décompte n’est pas complet. Je comprends que c’est bientôt terminé.

- Huit compresses, trois lames, 250 ml de sang perdu (que je vois d’ailleurs dans un récipient transparent posé un peu plus loin par terre).

Hourra, tout le monde semble bien content et j’entends l’agrafeuse. Clac, clac, clac, au moins dix fois.

- Madame D., tout s’est très bien passé. Votre os était très usé. Je vous souhaite une bonne convalescence et je vous revois dans deux mois. Vous pouvez commencer à faire du vélo stationnaire dans quatre semaines.

- Merci infiniment Docteur V.

On me remet sur le dos, on me transfert dans mon lit et j’aboutis dans la salle de réveil, salle qui porte très bien son nom car il est impossible d’y être tranquille. Il est 11h. On prend mes signes vitaux et on me couvre de plusieurs couvertures. On vient m’installer des espèces de pantoufles à velcro qui branchées à une machine se gonflent et me serrent les pieds en alternance à un rythme régulier.  Elles servent à stimuler la circulation et éviter les complications comme les thromboses. Pouf ! Pouf ! Je les trouve rigolotes mais je ne les sens pas pour l’instant. Je demande à boire. J’ai droit à une gorgée d’eau. Je passe une heure dans la salle de réveil où on vérifie très souvent mes signes vitaux. On vient même prendre une radiographie de ma hanche sur place avec une machine portative.  Midi pile, je suis dans ma chambre.

En après-midi, je me sens plutôt bien mais on ne me laisse jamais tranquille. On me bourre de Tylenol, Colace (émollient pour les selles), Celebrex.  J’ai une pompe PCA pour m’injecter de la Morphine moi-même mais mes jambes sont encore gelées, la gauche plus que la droite car j’ai reçu un anesthésiant local en plus de la péridurale. On vérifie régulièrement mes signes vitaux et mon pansement. Je n’ai pas le droit de manger mais je bois de l’eau. Ma soeur est là et veille sur moi. Je suis de bonne humeur. Ma machine à pantoufles gonflantes est défectueuse. On me l’enlève alors que je suis supposée la garder 72 heures. On me dit que c’était la dernière et que je dois attendre qu’un patient parte pour que je puisse prendre la sienne. Ma soeur ne le prend pas. Quelques instants après, j’ai une nouvelle machine.

Fin d’aprem Chéri arrive et ma soeur s’en va. Je me sens plutôt bien. Chéri passe environ deux heures avec moi. Je ne sais plus, c’est nébuleux. Lorsqu’il s’en va, je m’endors. Je n’ai pas le droit de souper mais je ne ressens pas la faim. Par contre, j’ai soif et je traîne un mauvais goût dans la bouche. Je bois de l’eau et je suis hydratée en permanence par un sac de Kcl. Vers 20h., je soulève la tête de mon lit pour faire pipi sur la bassine. Je me sens mal. Je sonne. L’infirmière accourt. Ma pression est trop basse. On me fait un bolus de Lactate Ringer et on me donne aussi du Gravol iv. Je me force à boire un bouillon de poulet salé. Ma soirée et ma nuit sont catastrophiques. Je me sens faible et nauséeuse. Le mauvais goût dans ma bouche s’accentue. On me dérange sans cesse pour prendre mes signes vitaux et me donner des médicaments. Je suis incapable de faire pipi sur la bassine. Je sens que j’ai envie mais c’est comme si je ne trouvais pas le muscle servant à uriner. On mesure mon niveau d’urine grâce à un scanner placé sur ma vessie. J’ai plus d’un litre. Le protocole exige qu’on nous vide la vessie lorsque celle-ci contient plus de 350ml d’urine. Me vla dans de beaux draps ! On me met un cathéter. Aouch ! Une fois le litre vidé, on le retire. On veut changer mon piqué. On me bardasse dans tous les sens. J’ai mal. Je pleure. Je dors peu cette nuit-là. Je tente d’aller sur la bassine mais je ne fais que quelques gouttes chaque fois. Il faut dire que ce n’est pas habituel pour un adulte normal d’uriner couché et en plus, une bassine dure sous une hanche fraîchement opérée, c’est pas super confortable. 

dimanche 4 août 2013

Les derniers milles...

Mes vacances se terminent et je retourne travailler mais le coeur n’y est plus. Mes douleurs à la hanche gauche sont insupportables. J’ai mal dans la fesse, la cuisse, le genou et surtout l’aine. D’ailleurs, il faut savoir que l’arthose de la hanche (coxarthrose pour votre information) se manifeste surtout par une douleur de plus en plus forte à l’aine. Je n’ai presque plus de mobilité dans ma jambe. Je dois me concentrer pour marcher comme il faut. Pour couronner le tout, j’ai quasiment aussi mal du côté droit. Mon autre jambe n’en peut plus de toujours compenser pour celle qui n’est plus fonctionnelle. Début juillet, apparaît un nouveau problème. J’ai une nouvelle douleur du côté droit, comme si je m’étais déplacé quelque chose dans le dos. Ça me fait un mal de chien. Je ne suis presque plus capable me pencher en avant. Je me bourre de Celebrex, Tylenol, Advil, Gravol. Je ne respecte même plus les maximums à ingurgiter en 24 heures. Je me sens toujours malade. Je décide de ne manger que les quantités nécessaires à ma survie.

J’essaie de garder le moral en continuant de faire des activités que j’aime.  À la fin juillet, Chéri et moi allons passer un week end à Québec.  Il fait un temps magnifique. Nous marchons un peu dans le Vieux Québec. C’est difficile pour moi mais je ne veux pas laisser mon état de santé gâcher ces belles journées. Je reviens chez moi en piteux état. Au retour de ma fin de semaine, je tombe  sur le web sur des articles concernant les délais d’attente pour les chirurgies.  Je le disais déjà depuis quelques mois et j’avais bien raison. Une chirurgie, ça se magasine !!!



Je prévois pour le week end suivant une autre petite escapade à Québec, cette fois-ci avec mes enfants. Je veux absolument les emmener quelque part avant la fin de l’été pour compenser le week end annulé de la fin juin. Je planifie, je réserve. Lundi le 29 juillet, je suis au travail lorsque l’hôpital m’appelle. Ma chirurgie est planifiée pour le 5 août, dans une semaine pile. Je dois, une fois de plus, annuler mon week end avec les enfants et cesser mes anti-inflammatoires sur le champ. Comment finir ma semaine sans Celebrex ni Advil ? Le mercredi, je n’en peux plus. J’ai des douleurs indescriptibles. J’ai peur de tomber quand je travaille. Je me tiens après les comptoirs car je ne me sens vraiment pas solide. Jeudi le 1er août, je me présente dans une clinique sans rendez-vous. Selon le médecin, ma nouvelle douleur côté droit est provoquée par le côté gauche et le fait que je compense trop et depuis trop longtemps. Je sors de son cabinet avec une ordonnance de Dilaudid. C’est avec cette médication que je termine ma semaine.


Les préparatifs

J’occupe ma deuxième semaine de vacances à me préparer pour la chirurgie. Mon frère m’apporte un sommier que nous installons dans mon lit. Tel que demandé, j’arrête mes anti-inflammatoires vendredi le 14 juin. J’essaie de me reposer le plus possible. De toute façon, sans mes Celebrex, je ne suis pas fonctionnelle. Il était prévu que mes enfants et moi partions en week end, du 21 au 23 juin. J’annule tout. Mes enfants comprennent. Le 19 juin, je fais un gros ménage de mon appartement. J’arrose mes plantes, change l’eau de mes poissons.

Le 20, je me réveille fébrile. On doit me confirmer aujourd’hui si ma chirurgie a bel et bien lieu le lendemain. Je fais tout mon lavage, je lave mes cheveux car je sais que j’en aurai pour quelques jours à ne pas pouvoir le faire. 12h40 la sonnerie du téléphone retentit. Ma chirurgie est confirmée pour le lendemain. Je préviens Chéri ainsi que ma soeur qui m’accompagnera. J’appelle ma patronne. J’avise aussi le papa de Fistounnets 2 et 3 qu’il doit les reprendre aujourd’hui. En milieu d’aprem, je reconduis Fiston 2, qui n’a pas d’école, chez mon ex avec tous leurs bagages ainsi que quelques sacs d’épicerie pour remercier leur papa de les garder à sa seule charge pour quelques temps. Fiston 3 est à l’école. Son père le récupérera en fin d’après-midi. Il ne me reste qu’une seule chose à faire pour être fin prête : faire enlever l’acrylique sur mes ongles.

Je suis à deux pas de ma destination quand, à 15h45, mon cellulaire sonne : ma chirurgie est reportée et on ne peut me dire à quand. Je suis atterrée. Je ne suis tout simplement pas capable de le croire. Je retourne récupérer Fiston 2 chez son père. Je passe chercher Fiston 3 à l’école. Je préviens Chéri, ma soeur, ma patronne. Je rentre chez moi démolie. J’avale deux Celebrex et la moitié d’une bouteille de vin. Si je n’avais pas peur de survivre, je sauterais de mon balcon. 


Les test pré-op, prise 2 !!!

Je reçois un appel de la pré-admission la semaine suivante. Mes tests pré-op sont prévus pour le 11 juin. Ça tombe bien, je serai en vacances. Le jour dit, je me présente à l’hôpital à 7h. pour subir les mêmes tests qu’en mars : prise de sang, échantillon d’urine, électrocardiogramme, radiographies. Une fois de plus, je rencontre un infirmier puis en groupe, nous assistons à la rencontre d’informations. On n’a plus rien à m’apprendre ou presque concernant la chirurgie. J’en suis à un stade où je pourrais me poser la prothèse moi-même. J’obtiens quand même quelques nouvelles informations. Avec cet orthopédiste, la chirurgie ne durera qu’une heure approximativement. Le séjour à l’hôpital sera aussi court que trois jours si tout va bien et ma convalescence ne s’étendra que sur trois mois. Autre bonne nouvelle, le lavement Fleet n’est plus requis. Si quelqu’un le veut, je l’ai toujours à la maison… La rencontre en médecine interne est aussi prévue pour ce jour-là. Je passe la dernière. Je rentre chez moi à 16h., sous une pluie torrentielle, souffrante et brûlée.

Le lendemain, je reçois un appel de l’hôpital. On prévoit ma chirurgie pour le 21 juin !!! 

L'infirmier à qui je dois tout !!!

Je décide de prendre les choses en mains et au travail, je vais demander de l’aide à ma supérieure immédiate. Je lui demande si elle ne connaîtrait pas quelqu’un dans l’hôpital, capable de me faire rencontrer les orthopédistes que j’admire tant. Elle m’apprend que le conjoint d’une des pharmaciennes avec qui je travaille est infirmier en orthopédie, justement au sein de cette équipe. Elle me promet d’en glisser un mot à la pharmacienne au retour du week end.

Le lundi, LA pharmacienne vient me poser quelques questions et me dit que son conjoint viendra me voir dans la semaine. Il tient parole et je le rencontre le surlendemain. En discutant avec lui, je reçois enfin réponse à toutes mes questions dont la raison du choix de la prothèse. Je suis renversée par sa réponse. Tous les hôpitaux n’ont pas les moyens d’offrir les prothèses à grosse tête, tout simplement ! Je n’en reviens pas ! Il me dit qu’il va voir ce qu’il peut faire pour moi et qu’il va me redonner des nouvelles.

Je lui reparle le 27 mai. Le grand Docteur V. est prêt à prendre mon cas en charge. Je serais opérée par lui, dans un délai de trois mois, dans un hôpital voisin au nôtre, à deux pas de chez moi. C’est inespéré. Je suis sûr un nuage. Le délai d’attente n’a plus tant d’importance maintenant que j’ai la confirmation de l’importance de recevoir la prothèse à grosse tête fémorale. L’infirmier me dit que je pourrais voir l’orthopédiste dès le lendemain. Comme je suis en congé ce jour là, il est convenu qu’il m’appelle chez moi lorsque le Docteur V. aura quelques minutes.

28 mai, 9h. mon téléphone sonne. L’orthopédiste peut me rencontrer. Le seul hic, il me faudrait un papier de recommandation de mon généraliste. J’appelle la secrétaire de celui-ci mais elle semble peu délurée et je décide finalement de me rendre directement sur place pour l’intercepter moi-même. Je me plante devant la porte de son cabinet et lorsqu’elle s’ouvre enfin, je l’apostrophe et lui demande un papier de référence qu’il me fait sur le champ, conscient que c’est une chance inouïe pour moi de rencontrer le Docteur V. dans ce contexte et aussi rapidement.

J’arrive en trombe dans l’aile orthopédique en kidnappant au passage Chéri qui est en heure de dîner. Nous rencontrons enfin l’orthopédiste accompagné de mon infirmier providentiel. Pas de problème, il va s’occuper de mon cas. Selon eux, si un orthopédiste d’un autre hôpital a voulu m’opérer, c’est que mon arthrose doit être assez avancée. Apparemment, la plupart des autres hôpitaux n’osent pas opérer des patientes aussi jeunes que moi, sauf en cas de nécessité quasi absolue. Nous regardons mes radiographies ensemble. Effectivement, j’en suis à un stade chirurgical. Le médecin remplit quelques papiers pour m’inscrire sur la liste d’attente de l’autre hôpital, situé à trois coins de rue. Je propose d’aller les porter moi-même pour accélérer les choses. Je fonce là-bas et accomplis ma mission. J’aurai bientôt des nouvelles semble-t-il.