dimanche 4 août 2013

Les infiltrations


En juillet 2011, après une formation de onze mois, j’intègre le marché du travail comme assistante technique en pharmacie dans un hôpital. Ce travail exige que je passe beaucoup de temps debout mais comme je suis toute aussi souffrante assise et que je DOIS travailler, j’y vais le plus positivement possible, espérant que le fait d’occuper un emploi qui me plaît m’aidera à supporter la douleur.  Au questionnaire médical qui suit mon entretien d’embauche, je ne mens pas. Je déclare que je fais de l’arthrose depuis plusieurs années et que je prends des Celebrex de façon régulière. L’infirmière me demande si j’ai déjà raté l’école ou mes stages en raison de mon problème d’arthrose. Je réponds que non et qu’elle peut vérifier. J’ai toujours été fidèle au poste même dans mes pires journées.

Les neufs – dix premiers mois, je parviens à cacher mon état à tout le monde.  Les seules personnes au courant sont mes collègues qui ont suivi leur formation en même temps que moi.  Elles ne disent rien. Les choses se gâtent autour du mois d’avril 2012.  Lors d’une visite chez le médecin, je lui demande de me prescrire des injections de cortisone et de Synvisc (http://www.synviscone.ca/fr), un espèce de lubrifiant qui semble avoir fait ses preuves sur des patients en stade précoce d’arthrose. Moi je suis plutôt en stade avancé mais je me dis que ça ne coûte rien d’essayer.  C’est faux !  Une seule injection coûte environ 500$. Qu’à cela ne tienne, je suis prête à tout pour un peu de soulagement. De son côté, mon médecin, qui m’a fait prendre de nouvelles radiographies, me répète que je me dirige à coup sûr vers la prothèse de hanche. À son avis, je ne marcherai plus à 55 ans. Je viens d’en avoir 41.

Les injections doivent être faites sous échographie et comme les délais d’attente sont interminables dans le réseau public, je demande à soeurette de m’aider. Je sais qu’elle est restée en contact avec l’ex mari de ma cousine, radiologue dans un hôpital en banlieue de Montréal. Grâce à elle, j’obtiens un rendez-vous rapidement. Il me recevra entre deux patients.  Merci mille fois ! La première fois que je le vois, il m’administre la cortisone. Sur le coup, c’est plutôt désagréable. Après coup, c’est très douloureux. C’est ainsi que je me présente au travail pour la première fois en boitant le lendemain matin.  On commence à me poser des questions.  Deux semaines après, je reçois mon infiltration de Synvisc. Après quelques jours, je ressens un soulagement mais ça ne dure qu’un pauvre mois.

C’est à cette époque que je commence à sympathiser au travail, avec un pharmacien qui deviendra mon amoureux.  Il s’étonne que je ne sois pas suivie par un orthopédiste. À la fin de l’été, je revois le radiologue pour une autre série d’infiltrations. Il m’injecte d’abord la cortisone puis je lui demande s’il pourrait me faire une recommandation pour voir un orthopédiste. Il appelle un collègue sur le champ et lui explique ma situation. L’orthopédiste explique que ce n’est pas utile que je reçoive à nouveau du Synvisc car il n’a pas agit assez longtemps la première fois.  Il dit au radiologue que sa secrétaire m’appellera bientôt pour me fixer un rendez-vous avec lui. Je suis contente mais déçue pour le Synvisc. J’étais prête à tout pour un autre soulagement temporaire.

Une fois de plus, je dois m’armer de patience… 

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