mardi 16 août 2016

Comment percevez-vous votre hanche ?



a) une hanche artificielle avec limitations
b) une hanche artificielle sans limitations
c) une hanche naturelle

Trois mois après ma chirurgie, j'ai répondu b) à cette question, dans un questionnaire de recherche, fourni par mon orthopédiste.  Je me suis demandé, à ce moment, QUI pouvait répondre c) et si MOI, un jour, je percevrais ma prothèse comme une hanche naturelle.  

Trois ans post op, je dois me rendre à l'évidence que je réponds toujours b) ! Oui, c'est vrai que je ne me réveille plus chaque matin en pensant à cette prothèse. C'est également vrai que je ne ressens plus aucune douleur et c'est vrai aussi que je n'ai aucune restrictions de mouvements mais la vérité, c'est qu'inconsciemment, je tiens compte de cette prothèse tous les jours ! J'en tiens compte, par exemple, dans le simple fait de marcher et d'afficher une démarche normale (corrigez-moi si je me trompe, je ne me vois pas aller !) Je réalise que pouvoir faire tous les mouvements que je veux (croiser les jambes, me plier en huit, faire le grand écart, sauter, courir, grimper) sans crainte de fracture ou de dislocation ne signifie pas pour autant que toutes ces "cascades" sont confortables ! Je conserve une raideur dans la hanche avec l'impression, probablement fausse, de sentir la tige de métal dans ma cuisse. Par contre, tout ça n'est pas dû à la prothèse en tant que telle mais plutôt à toutes ces trop longues années passées à attendre, années pendant lesquelles j'ai perdu une mobilité, une souplesse et une liberté de mouvements que je savais impossibles à retrouver après la chirurgie. Je me réjouis que maintenant, on opère les patients à un âge de plus en plus jeune. De cette façon, ceux-ci n'auront pas à attendre de subir des dommages irréversibles avant de passer au bistouri.

Pour ma part, tout ce que je souhaitais avec cette chirurgie, c'était de me débarrasser une fois pour toute de cette douleur qui me suivait depuis plus de vingt ans.  Mission accomplie de ce côté là ! J'espérais aussi retrouver un peu de mobilité, consciente que j'étais de l'impossibilité de récupérer complètement. Pari gagné de ce côté là aussi ! J'ai retrouvé une ampleur et une fluidité de mouvements qui bien que limitées, représentent une nette amélioration par rapport à avant.  C'est déjà énorme !

Trois années post chirurgie, je perçois donc ma prothèse pour ce qu'elle est réellement : une hanche artificielle sans limitations mais SURTOUT, je la vois comme mon unique chance de poursuivre une vie active et sans douleurs.

Pour cette partie de mon corps du moins...

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