mardi 21 avril 2015

Clinique de gestion de la douleur : le cours !

Matinée éreintante aujourd’hui pour ma première visite à la clinique de la gestion de la douleur. Éreintante car premièrement nous étions quinze entassés dans un local grand comme ma salle de bain et là, je plaisante à peine.  Il a fallu sortir deux chaises de la pièce pour permettre à une dame en fauteuil roulant d’entrer à l’intérieur. Deuxièmement, ce fût long, très long.  J’y suis entrée à 8h30 pour en sortir à 13h40.  Troisièmement, on nous a bombardés de beaucoup d’informations à assimiler en peu de temps.  Finalement, ce fût pour ma part une matinée riche en émotions et ça, ça épuise…
Eh oui, il faut un cours pour être patient à la clinique de la gestion de la douleur et j’ai vite compris pourquoi.  Cette clinique n’est pas une clinique comme les autres.  D’ailleurs, qu’on se le tienne pour dit, nos chaises sont très convoitées. C’est maintenant entre cinq et six années qu’il faut attendre pour espérer passer là-bas.  Moi j’ai eu de la « chance » dans mon malheur. J’ai été cotée P1 (prioritaire). C’est pour cette raison que je suis passée dans un délai aussi « rapide » qu’un an d’attente. Inutile de vous préciser que le contrat à signer est très strict sur les absences aux rendez-vous déjà fixés.  La tolérance sera bien mince, même en cas de force majeure. Première chose donc, je viens de le dire, un contrat assez long, à lire, à comprendre et à signer, bien évidemment.
Deuxième chose, la présentation d’un représentant de chacune des spécialités de la clinique car là-bas, le patient est pris en charge par toute une équipe qui travaille de concert pour le soulager. Nous avons donc eu droit à une petite demi heure en compagnie de l’anesthésiste fondateur de la clinique qui nous a brièvement exposé sa mission.  Il m’a semblé fort sympathique et c’est tant mieux car c’est avec lui que j’ai rendez-vous après demain. Ensuite, c’est le psychologue médical qui est venu nous parler pendant une bonne heure et demi.  C’est sa partie qui a été la plus intéressante car il a expliqué en long et en large tout le mécanisme de la perception de la douleur et ce qui pouvait être fait pour nous soulager. Le mot « soulager » est capital car il est expliqué d’entrée de jeu que la clinique ne prétend pas et ne PRÉVOIT pas guérir la cause de notre douleur. Si un patient en arrive à consulter dans cette clinique, c’est que toutes les autres tentatives ont échoué et que même son médecin spécialiste ne peut plus rien faire pour lui. Le but est donc de soulager le patient par divers moyens afin qu’il retrouve une meilleure qualité de vie, qu’il soit plus fonctionnel. Les moyens sont effectivement variés : médication, infiltrations, physiothérapie, thérapie avec le psychologue et même l’hypnose ! Ne vous méprenez pas cependant, consulter un psychologue ne signifie pas que la douleur n’est pas réelle mais simplement qu’après plusieurs années à souffrir, le moral pique parfois du nez. Après le psychologue, ce sont tour à tour la physiothérapeute puis l’infirmière qui sont venues se présenter et nous parler de leur rôle dans tout ce processus.
Troisième chose, des questionnaires évidemment, comme il y en a toujours quand on commence des traitements à un nouvel endroit : dessinez où vous avez mal, répondez si vous êtes d’accord, tout à fait d’accord, bla bla bla… Puis, dernière chose, une rencontre individuelle avec l’infirmière.  J’aurais pu attendre à jeudi et la rencontrer trente minutes avant mon rendez-vous avec l’anesthésiste mais il aurait fallu que je quitte le boulot encore plus tôt et surtout, je ne suis absolument pas du genre à remettre à demain ce qui peut être fait aujourd’hui et c’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de ma santé. Le courant est bien passé avec l’infirmière, tellement que j’ai fondu en larmes dans son bureau.  Bon, je ne suis pas fière de moi mais que voulez-vous, les années ont quelque peu usé mon moral et comme j’essaie autant que possible de ne plus parler de ma santé autour de moi, me retrouver devant quelqu’un qui sympathise à ma cause, et qui en plus envisage de m’aider, m’a rendue émotive.
Je suis donc rentrée chez moi, partagée entre l’espoir, le découragement, l’inquiétude, la fatigue et… la faim !!!
La suite, dans deux jours…



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