Matinée
éreintante aujourd’hui pour ma première visite à la
clinique de la gestion de la douleur. Éreintante car
premièrement nous étions quinze entassés dans un local grand comme
ma salle de bain et là, je plaisante à peine. Il a fallu
sortir deux chaises de la pièce pour permettre à une dame en
fauteuil roulant d’entrer à l’intérieur. Deuxièmement, ce fût
long, très long.
J’y suis entrée à 8h30 pour en sortir à 13h40.
Troisièmement, on nous a bombardés de beaucoup d’informations
à assimiler en peu de temps. Finalement, ce fût pour ma part
une matinée riche en émotions et ça, ça épuise…
Eh
oui, il faut un cours pour être patient à la clinique de la gestion
de la douleur et j’ai vite compris pourquoi. Cette clinique
n’est pas une clinique comme les autres. D’ailleurs, qu’on
se le tienne pour dit, nos chaises sont très convoitées. C’est
maintenant entre cinq et six années qu’il faut attendre pour
espérer passer là-bas. Moi j’ai eu de la « chance »
dans mon malheur. J’ai été cotée P1 (prioritaire). C’est
pour cette raison que je suis passée dans un délai aussi « rapide »
qu’un an d’attente. Inutile de vous préciser que le contrat à
signer est très strict sur les absences aux rendez-vous déjà
fixés. La tolérance sera bien mince, même en cas de force
majeure. Première chose donc, je viens de le dire, un contrat assez
long, à lire, à comprendre et à signer, bien évidemment.
Deuxième
chose, la présentation d’un représentant de chacune des
spécialités de la clinique car là-bas, le patient est pris en
charge par toute une équipe qui travaille de concert pour le
soulager. Nous avons donc eu droit à une petite demi heure en
compagnie de l’anesthésiste fondateur de la clinique qui nous a
brièvement exposé sa mission. Il m’a semblé fort
sympathique et c’est tant mieux car c’est avec lui que j’ai
rendez-vous après demain. Ensuite, c’est le psychologue médical
qui est venu nous parler pendant une bonne heure et demi. C’est
sa partie qui a été la plus intéressante car il a expliqué en
long et en large tout le mécanisme de la perception de la douleur et
ce qui pouvait être fait pour nous soulager. Le mot « soulager »
est capital car il est expliqué d’entrée de jeu que la clinique
ne prétend pas et ne PRÉVOIT pas guérir la cause de notre douleur.
Si un patient en arrive à consulter dans cette clinique, c’est que
toutes les autres tentatives ont échoué et que même son médecin
spécialiste ne peut plus rien faire pour lui. Le but est donc de
soulager le patient par divers moyens afin qu’il retrouve une
meilleure qualité de vie, qu’il soit plus fonctionnel. Les moyens
sont effectivement variés : médication, infiltrations,
physiothérapie, thérapie avec le psychologue et même l’hypnose !
Ne vous méprenez pas cependant, consulter un psychologue ne signifie
pas que la douleur n’est pas réelle mais simplement qu’après
plusieurs années à souffrir, le moral pique parfois du nez. Après
le psychologue, ce sont tour à tour la physiothérapeute puis
l’infirmière qui sont venues se présenter et nous parler de leur
rôle dans tout ce processus.
Troisième
chose, des questionnaires évidemment, comme il y en a toujours quand
on commence des traitements à un nouvel endroit : dessinez où vous
avez mal, répondez si vous êtes d’accord, tout à fait d’accord,
bla bla bla… Puis, dernière chose, une rencontre individuelle avec
l’infirmière. J’aurais pu attendre à jeudi et la
rencontrer trente minutes avant mon rendez-vous avec l’anesthésiste
mais il aurait fallu que je quitte le boulot encore plus tôt et
surtout, je ne suis absolument pas du genre à remettre à demain ce
qui peut être fait aujourd’hui et c’est encore plus vrai
lorsqu’il s’agit de ma santé. Le courant est bien passé avec
l’infirmière, tellement que j’ai fondu en larmes dans son
bureau. Bon, je ne suis pas fière de moi mais que voulez-vous,
les années ont quelque peu usé mon moral et comme j’essaie autant
que possible de ne plus parler de ma santé autour de moi, me
retrouver devant quelqu’un qui sympathise à ma cause, et qui en
plus envisage de m’aider, m’a rendue émotive.
Je
suis donc rentrée chez moi, partagée entre l’espoir, le
découragement, l’inquiétude, la fatigue et… la faim !!!
La
suite, dans deux jours…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire