Jeudi
bien occupé au travail aujourd’hui et avec, en prime, une
stagiaire à mes trousses, je peux dire que je n’ai pas chômé.
J’étais toute la journée assignée à une tâche qui a pour
conséquence de recevoir sans cesse des appels des infirmières de
tous les étages. C’est pour cette raison que quand, une fois
de plus, une collègue m’a interpellée pour me dire que la
clinique de la douleur me demandait au téléphone, j’ai mis du
temps à comprendre que c’était un appel personnel, L’APPEL que
j’attends depuis précisément un an, un mois et une semaine !
Je
pense que j’ai littéralement volé d’un bout à l’autre de la
pharmacie pour aller victorieusement répondre à cet appel tant
espéré. Accrochée au téléphone comme si ma vie en dépendait,
euphorique comme si je venais de gagner le gros lot, j’ai enfin
entendu les mots rêvés : Madame,
on vous appelle pour vous donner un rendez-vous à la clinique de la
douleur !
En
fait, ce n’est pas un mais deux rendez-vous que la secrétaire m’a
programmés. Le premier, le 21 avril, est un cours obligatoire
auquel il faut absolument assister pour accéder à l’étape
suivante. Le deuxième rendez-vous, le 23 avril, est la
consultation avec l’anesthésiste, qui j’espère me fera des
injections de cortisone sur le champ.
Ceux
et celles qui ne souffrent pas d’une douleur chronique ne peuvent
peut-être pas comprendre l’immense joie que cet appel m’a
procuré mais quand on endure et qu’on attend jour après jour,
avec l’impression d’être oubliée par le système, recevoir
enfin des nouvelles apporte déjà un peu d’espoir et de réconfort.
Je suis optimiste mais lucide. Je sais que des péridurales de
cortisone ne vont pas guérir mes problèmes de dos mais avec un peu
de chance et un suivi, peut-être que le douleur se trouvera mieux
contrôlée. Mon rêve le plus fou serait d’abandonner les
anti-inflammatoires et de pouvoir attacher mes chaussures sans
grimacer, de ne plus sentir ce pincement constant dans ma hanche, ces
espèces de coups de poignards dans le bas de mon dos, cette
sensation de brûlure dans l’aine et cet engourdissement constant
de toute ma jambe droite, de l’aine à la cheville.
En
oui, me voici encore à espérer… L’espoir fait vivre paraît-il…
Et comme l’a si bien dit quelqu’un que je ne connais
absolument pas :
il
n’y a pas de traversée du désert, il n’y a qu’une marche vers
l’oasis…
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