mercredi 12 octobre 2022

La lune de miel est finie

On dirait bien que ce blog va reprendre du service.😢

Depuis quelques temps, ma hanche droite fait mal tous les jours, beau temps mauvais temps, peu importe ce que je fais. Comme c'est souvent le cas avec les douleurs chroniques, mes réveils sont difficiles, comme si le fait d'avoir été immobilisée quelques heures avait suffit à empirer la situation. Plus je dors, pire est la levée du corps. J'ai donc le choix entre dormir peu et être fatiguée ou dormir plus longtemps et le regretter le matin.

Pour survivre à mes journées de travail, je n'ai pas vraiment le choix de viser au moins sept heures de sommeil, idéalement huit. Comme je me lève à 5h30 le matin, je ne peux pas vraiment espérer plus. Ces temps-ci, je paie cher mes nuits de sommeil, si courtes soient-elles. La plupart du temps, ma hanche est tellement endolorie au réveil que je dois déjeuner debout. En journée heureusement, à force de bouger, la douleur diminue un peu. C'est comme ça avec les douleurs chroniques. Il faut bouger. C'est ce qu'on m'avait dit et ça marche. Sauf aujourd'hui.

À l'école aujourd'hui, mes élèves faisaient une pratique d'examen. Pendant six heures, ils ont imprimé des listes de médicaments et des étiquettes de pharmacie sans arrêt. Comme ils n'avaient pas le droit de se lever, c'est moi qui faisais la navette entre les imprimantes, situées aux deux extrémités de la classe, et les élèves. J'ai bien dû marcher 12 kilomètres, ce qui doit être à peu près l'équivalent de la surface d'arbres qu'ils ont dû détruire avec toutes leurs impressions. À la fin de la journée, je me sentais de retour plusieurs années en arrière, à l'époque où je boitais et que j'avais sans cesse peur de tomber.

Vu le temps que j'ai attendu avant qu'on se décide à m'opérer la première fois (24 ans), je me doute bien que ce n'est pas demain la veille que je vais repasser sous le bistouri. Je vais quand même prendre rendez-vous avec mon généraliste pour qu'il me prescrive des radiographies même si je sais d'expérience que ça peut faire très mal très longtemps avant que la chirurgie soit une option.

24 ans je disais ? Ça me mène à 75 ans. Vla une excellente façon de trouver que ma vie passe pas vite.

vendredi 5 août 2022

Et de neuf !

C'est dur à croire, pour moi du moins, mais ça fait neuf ans aujourd'hui que j'ai eu ma chirurgie. NEUF ans !!! J'en reviens pas ! C'est fou comme le temps passe vite !

Neuf ans plus tard, je peux encore dire que je suis contente de ma décision de me faire opérer, décision qui n'en était pas vraiment une étant donné que j'en étais vraiment à mes derniers miles et pas mal au bout de ce que j'étais capable d'endurer.

Neuf ans plus tard, je peux aussi dire que j'en ai profité de cette hanche-là. Franchement, j'ai pas mal tout fait avec : des manèges, de l'escalade, de la tyrolienne, des "courses" dans la bouette, du Seadoo, du vélo, des glissades d'eau, de la luge de montagne, du karting, du patin, du ski de fond et surtout de la marche. Beaucoup de marche. Énormément de marche !

Neuf ans plus tard donc, je me porte on ne peut mieux. On me demande parfois si ma hanche fait encore mal. La réponse est non. Comment pourrais-je avoir mal à des morceaux en métal et en porcelaine qui m'appartiennent même pas ? Bon, c'est vrai que j'ai jamais retrouvé toute la mobilité d'une jambe normale mais ça, c'était prévu parce qu'en vingt-quatre années de dégradation, j'avais accumulé des pertes irréversibles. Est-ce que je m'en rends compte ? Oui. Est-ce que ça me dérange ? Non. Absolument pas. Est-ce que je pense à ma prothèse souvent ? Non. Pas consciemment du moins. 

En neuf ans, j'ai connu quelques autres problèmes qui se sont résorbés plus ou moins d'eux-mêmes : hernie discale, épicondylite, mal à un pied, torticolis épouvantables... Ne reste qu'une douleur parfois intense qui part et revient dans mon autre hanche. Tant qu'à moi, je passerais bien sous le bistouri tout de suite mais avec l'expérience, j'ai pas besoin de radiographie pour savoir que je suis pas encore due pour la faire remplacer et que personne ne voudra le faire tant que ça n'atteindra pas un point critique. Bon, c'est pas grave. Un mal de hanche, c'est dérangeant mais c'est pas grave. Je me dis souvent que moi, dans la vie, j'étais due pour avoir mal quelque part, que ça devait être ma destinée et finalement, j'en ai fait une force. Ceux qui me connaissent bien savent que je me plains pour ainsi dire jamais et que je fais toutes mes affaires, comme tout le monde.

Non, c'est pas grave d'avoir mal à une hanche. On meurt pas d'un mal de hanche. Aujourd'hui d'ailleurs, c'est aussi la date d'un autre anniversaire : celui du décès de ma soeur. Quatre ans "déjà". À cinq années d'intervalle, le 5 août, on était ensemble dans une chambre d'hôpital. En 2013, c'est moi qui étais dans le lit. En 2018, c'était son tour. 

Non, avoir mal à une hanche, c'est pas grave.