samedi 20 avril 2019

Avril.... à Montréal...

Depuis toujours, je fais tout par moi-même. Pas question de quémander de l'aide à qui que ce soit. Je suis infatigable et capable de mener à terme les plus dures corvées toute seule.  Oui, j'avoue que des fois, je n'ai pas le choix de quêter l'assistance de mon frère pour les tâches qui dépassent vraiment mes compétences. L'électricité et les bancs de scie, ça m'effraie !

Depuis des années, j'abats des semaines de boulot qui rendent tout le monde perplexe. J'ai longtemps fait des 50 heures de travail (parfois plus) tout en allant à l'université le soir et en continuant de préparer des repas santé, des muffins et des biscuits maison pour mes trois garçons et en gardant mon intérieur parfaitement impeccable. Pendant un certain temps, j'ai même ajouté un deuxième boulot par-dessus tout ca, ce qui ne m'a pas empêchée de starter ma mijoteuse le matin et de vider mon lave-vaisselle pendant que la lessive tournait, tout en atteignant fièrement des A+ à l'université. Ce n'est pas compliqué, dans la vie, je prends toujours pour acquis que peu importe le projet ou le défi, je le réussirai. Si j'ai retenu une leçon de ma mère, c'est bien celle-là !

Mais voilà que...

J'ai présentement DEUX problèmes.

Le premier : je me suis blessée au bras il y a trois semaines. 

Et ça ne part pas. 

Ce jour-là, hyperactive que je suis, j'ai décidé de faire le ménage de printemps de non pas une mais bien DEUX pièces dans la même journée (tant qu'à faire...) Tout y est passé ! Pour commencer, la salle à manger au grand complet : murs, meubles, porte patio (intérieur-extérieur) + nouveaux rideaux que j'ai lavés, repassés, raccourcis moi-même et installés. 

Non satisfaite de ma performance, je me suis ensuite attaquée à ma chambre. Encore là, j'ai tout mis sans dessus dessous. J'ai déplacé les maudits gros meubles pour nettoyer derrière. Par contre, étant plus sage avec les années, j'ai sollicité l'aide de Fiston 2 pour ménager mon dos et ma hanche bionique. J'ai tout lavé, changé les rideaux là aussi, fait prendre une douche aux plantes, assemblé une nouvelle lampe (en facetime avec mon frère) mais surtout, SURTOUT, j'ai défait les fenêtres pour les laver des deux côtés. Ben oui, j'habite dans un troisième étage. Je ne peux pas me contenter de sortir dehors pour laver le côté extérieur. Chaque année, les fenêtres me font royalement sacrer. Elles ne sont pas si vieilles mais pas jeunes non plus. Il faut les pousser vers le haut pour les faire miraculeusement sortir de leur fameuse track. Vous voyez le genre ? Une fenêtre comme celle-ci : 

Cette année pourtant, ça s'est bien passé. J'étais même surprise ! Bref, le temps de le dire, j'avais tout remis en place et ça sentait bon le Hertel et les muffins maison, autant dans ma salle à manger que dans ma chambre. Hourra ! Je me suis couchée heureuse...

Le lendemain, un mal de chien se faisait sentir dans mon bras droit. Je me suis dit : pourtant, j'ai QUASIMENT rien fait... Optimiste de nature, j'ai pensé que "ça passerait". Erreur... Depuis ce jour fatidique, je prends deux Naproxen par jour (j'ai des réserves) et je me fais de la glace dès que le temps s'y prête. Eh bien malgré mon super traitement, j'en suis au même point qu'il y a trois semaines, c'est à dire, douleur. Au toucher, j'ai mal au niveau du coude et dès que je bouge, j'ai mal du coude au poignet avec impossibilité de réellement forcer de ce côté là. Je conduis désormais de la main gauche, trimballe mes sacs de la main gauche, nettoie le tableau de la main gauche dans la classe. Même ma main me semble plus raide... Qu'à cela ne tienne, une journée peinture est prévue avec mon frère ce lundi. Comme d'habitude, ma thérapie de prédilection (le déni) fera son oeuvre. Après ça, j'irai consulter pour ne pas traîner ça tout l'été.

Bon, ça c'était le problème numéro un. 

Car si vous avez suivi, j'en ai deux.

Le deuxième : je me sens fatiguée. Peut-être juste comme une personne normale mais trop pour la personne que je suis. 

Est-ce de dû aux derniers mois qui ont été difficiles ? On ne se remet pas de la maladie et du décès d'un personne aussi proche qu'une jumelle du jour au lendemain et sûrement pas en 5 jours de congé. Encore là, je continuais à faire des muffins et des biscuits... J'ai traîné une autre blessure un certain temps aussi, après qu'un étrange individu m'ait attaquée devant l'hôpital. J'ai changé officiellement de carrière également, poursuivi l'université à l'automne... 

Est-ce simplement une sorte de pré-ménopause ? Une amie très avisée m'a fait cette suggestion pas plus tard que vendredi. Après tout, j'ai 48 ans... 

Suis-je bêtement écoeurée du temps gris, du froid, d'être enfermée en espérant le soleil et la chaleur ?

Ai-je trop poussé mon corps  ? Pourtant, j'ai eu deux semaines de vacances durant le temps des Fêtes et une autre fin janvier. Cette année, je fais enfin des semaines de travail normales et cet hiver, je n'ai même pas pris de cours à l'université. Peut-être que j'en fais trop peu et que mon corps ne comprend pas ? Sait-on jamais...

Ou bien, est-ce que je ressens simplement la fatigue normale dont tout le monde me parle et que j'ai jamais comprise ? Peut-être qu'un jour, elle tombe sur les plus récalcitrants d'entre nous...

Bon, je suis fatiguée mais ce n'est pas dramatique. Mon nouveau travail nécessite que je me lève plus tôt et que je sois à mon meilleur toute la journée. Enseigner, c'est fatigant. Mais j'adore ça. C'est stimulant, c'est enrichissant et c'est gratifiant. Mes réveils sont difficiles. C'est vrai que je n'ai jamais été rayonnante de bonheur quand le réveil sonne. J'ai plutôt une impression de fin du monde. C'était comme ça quand je travaillais à l'hôpital et ça l'est encore maintenant. Par contre, quand je pense à la journée qui m'attend, à mes collègues, à mes élèves, je suis heureuse et motivée. Une fois lancée, les heures s'écoulent rapidement. Devant la classe, je me sens réveillée, vigilante, aux aguets... Mais quand je sors de l'école et que je mets le pied chez-moi, c'est d'un café dont j'ai envie, pas d'un verre de vin (help !) Je me couche de plus en plus tôt...

Étant quand même disciplinée en ce qui concerne ma santé, je suis allée passer mes prises de sang de routine ce jeudi matin. La semaine prochaine, c'est le tour de ma mammo annuelle. En juin, je dois passer une échographie. J'attends aussi l'appel de l'oncogénétique pour faire des tests. Que voulez-vous, quand on était trois femmes dans une même famille et qu'on est la seule survivante, les médecins ont tendance à nous surveiller de près.

Avec tout ça, nous voici le 20 avril. Les vacances approchent à grands pas. Je compte bien me reposer, prendre un maximum de soleil, marcher, faire du vélo, passer du temps avec mes fils (je les paierai s'il le faut 😃😃😃) et voir ma famille et mes amis. Avec tout ça, je serai resplendissante d'énergie pour la prochaine rentrée scolaire et avec de la chance, je porterai mon sac d'école au bras droit !