mardi 11 avril 2017

Avril... à Montréal...

Le printemps qui semble vouloir s'installer me donne envie de recommencer la marche. Eh oui, il fallait s'y attendre, ma motivation à gambader tout l'hiver, les pieds dans la gadoue, a fichu le camp avec l'arrivée des premiers flocons.  Il faut dire aussi que j'ai un peu manqué de temps en combinant deux boulots, l'université, les enfants et toutes les quotidiennetés. 

Maintenant que le temps s'adoucit et que ma vie s'annonce moins mouvementée, j'envisage sérieusement de reprendre mes promenades quotidiennes, que ce soit sur les trottoirs des alentours, au cimetière d'à côté, au Jardin Botanique ou partout où le vent me mènera.

On dit souvent "pas de nouvelles, bonnes nouvelles" et c'est la raison pour laquelle j'ai très peu écrit dernièrement. À ma grande joie, je me porte on ne peut mieux. Trois ans et demi plus tard, je ne pense plus à ma hanche opérée tous les jours, du moins, pas de façon consciente. Dans les faits, bien qu'elle soit solide, fiable, sans restrictions ni douleurs, je tiens toujours compte de ma prothèse. J'ai beau avoir une confiance aveugle en elle, une petite voix intérieure me répète constamment un truc du genre : "Fais attention quand même, tu as une hanche artificielle". Ce sentiment est un peu difficile à expliquer. Il me pousse à modérer mes ardeurs et à épargner ma prothèse d'une usure prématurée, sans toutefois m'empêcher de profiter des avantages de cette hanche reconstruite.  

Aucune limitation donc cette prothèse ?  C'est vrai. Mon corps, par contre, oui.  Les vingt-quatre années d'attente et de dégénérescence ont causé des dommages irréversibles à ma hanche et à toute ma jambe. Je conserve une raideur dans mon bassin jusque dans ma cuisse. J'ai l'impression de moins bien marcher lorsque je suis fatiguée et que j'oublie de me concentrer.  Est-ce visible ?  Je pense que non.  De toute façon, on m'a tellement vu boiter que plus personne ne s'en formalise depuis longtemps. 

Sans douleur ? Ça aussi c'est vrai et franchement, c'est tout ce que je souhaitais. Pour le reste, ma hanche bionique, ma petite voix et moi-même cohabitons très bien. Question douleur justement, celle de mon dos se tient bien tranquille depuis plusieurs mois.  Il m'arrive de ressentir dans ma hanche gauche (côté non opéré), un petit pincement lié à mes problèmes de dos mais la douleur est minime et je peux vivre avec. Je croise les doigts pour que tous mes petits bobos restent sagement endormis et je fais quelques efforts en ce sens. J'ai mis du temps à comprendre, vous me direz, mais j'ai renoncé depuis quelques mois à déplacer des meubles toute seule ou à transporter des paquets lourds jusqu'au troisième étage. Après tout, il faut bien que les trois individus qui squattent mon salon, servent à autre chose qu'à faire des achats en ligne avec ma carte de crédit tout en s'empiffrant à longueur de journée !

Trêve de plaisanterie, le printemps est là et mes douleurs m'offrent un beau répit. Que demander de mieux ? Peut-être simplement que cette fatigue que je traîne depuis quelques semaines s'évapore avec les dernières buttes de neige brune. Mais vous savez quoi ? Comme toujours, je suis confiante et positive !